Recrutement des normaliens étudiants
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Département Littératures et langage
Le département Littératures et langage recrute des étudiantes et étudiants issus des Universités et des CPGE, par la voie du Concours normalien étudiant Lettres (CNEL). Au moment de leur candidature, les candidats doivent être inscrits dans une formation de niveau L3 ou équivalent.
COMMENT PRÉSENTER VOTRE CANDIDATURE ?
L’ensemble du dossier sera déposé en ligne uniquement via l’application dédiée dont le lien se trouve sur le site général de l’Ecole Normale Supérieure.
Le dossier de candidature comprendra a minima les pièces indiquées sur la page "Recrutement des normaliens étudiants en Lettres, § "Organisation générale".
Les candidats peuvent présenter leur candidature dans deux départements. S’ils sont déclarés admissibles par ces deux départements, ils devront choisir le département pour lequel ils passeront les épreuves d’admission (et auquel ils seront rattachés en cas de réussite au concours).
Nous vous invitons vivement à consulter la page d’informations générales consacrée au concours.
PHASES D’ADMISSIBILITÉ ET D’ADMISSION
La sélection comporte une phase d’admissibilité sur dossier suivie de deux épreuves d’admission (une épreuve écrite et un entretien oral). Cette sélection est effectuée par un jury d’enseignants-chercheurs du département Littératures et langage qui évalue l’aptitude du candidat à la recherche en littérature, linguistique, langues et civilisations étrangères, selon la nature du projet de recherche et d’études présenté.
Outre la littérature française et comparée, le département Littératures et langage accueillera les projets de recherche et d’études portant sur les domaines étrangers suivants : littérature anglophone, littérature arabophone, aire germanophone, aire hispanophone, littérature et civilisation italiennes, études slaves.
Les critères de sélection des dossiers en vue des épreuves d’admission sont à la fois l’excellence du candidat dans son cursus scolaire et universitaire, et l’adéquation entre son projet et la formation dispensée par le département Littératures et langage.
Candidates et candidats sont invités à lire attentivement les rapports du jury publiés annuellement sur le site de l’ENS (lien) et à prendre connaissance des informations présentées sur cette page.
DESCRIPTIF DES ÉPREUVES D’ADMISSION
- Une épreuve écrite de 3 heures.
Les étudiantes et étudiants qui postulent au département Littérature et langages disposeront de 3h pour analyser un ou deux extraits de texte (littéraire, critique ou théorique). Ils seront guidés dans leur analyse par une question générale et, éventuellement, par une question secondaire en lien avec le corpus retenu dans leur projet de recherche.
Les candidates et candidats en littératures et civilisations étrangères travailleront sur un ou deux textes et seront guidés par une ou deux questions. Texte(s) et question(s) seront dans la langue étrangère choisie par la candidate ou le candidat, et la rédaction de l’épreuve se fera dans cette même langue. L’usage du dictionnaire n’est pas autorisé. Un passage ciblé pourra donner lieu à un bref exercice de traduction.
- Un entretien individuel de 20 minutes avec le jury du département.
Au cours de cette audition la candidate ou le candidat commencera par présenter son parcours et son projet d’études et de recherche (10 minutes maximum). Suivront 10 minutes de questions qui pourront porter sur certains aspects du dossier présenté par la candidate ou le candidat, sur ses lectures personnelles, ses centres d’intérêt, son projet d’orientation professionnelle, ainsi que sur la façon dont elle ou il entend composer sa scolarité à l’ENS. Pour les candidats en littératures et civilisations étrangères, l’entretien sera très largement conduit dans la langue étrangère choisie.
Le jury du département Littérature et langages soumettra ses propositions de recrutement au jury plénier de l’ENS Lettres. Les candidates et candidats seront informés des résultats à l’issue de ce jury.
SCOLARITÉ DES ÉTUDIANTS NORMALIENS À L’ENS
Les étudiants admis suivent une scolarité de trois ans à l’ENS. Il leur est possible d’intercaler, au cours de cette période, plusieurs années ou semestres de césure.
Au cours de leur scolarité, les étudiants normaliens valident un Master orienté recherche, soit à l’ENS (par ex. le Master Littératures du département Littératures et langage), soit à l’Université. Ils peuvent également candidater au statut d’auditeurs libres admis à préparer l’une des agrégations de lettres ou de langue préparées au sein du département Littératures et langage.
Notez que le Concours étudiant normalien est distinct du processus de recrutement en Master, mais que les étudiants normaliens sont bien sûr invités à s’inscrire, s’ils le souhaitent, au parcours de Master "Littératures" porté par le département.
Chaque année, les étudiants s’inscrivent au Diplôme de l’ENS et valident parallèlement à leur cursus universitaire un certain nombre de cours offerts à l’ENS dans leur département principal de rattachement et dans les autres départements. Ils peuvent également effectuer des stages (dans l’administration publique ou dans le secteur privé, en France ou à l’étranger), ainsi que des séjours d’études et d’échanges internationaux avec les institutions partenaires, afin de valider des « expériences d’ouverture » dont fera mention leur Diplôme.
Les étudiants normaliens ont enfin la possibilité de candidater aux contrats doctoraux spécifiques, à l’issue de leur scolarité à l’École.
RAPPORT DE JURY DE LA SESSION 2024
Le jury du Département Littératures et langage se compose de deux commissions : une commission « Langues et littératures étrangères », qui examine les dossiers dont le projet de recherche se situe dans les domaines étrangers suivants : anglophone, arabophone, germanophone, hispanophone, italophone, études slaves ; et une commission « Littérature française et comparée », qui évalue les dossiers inscrits en littérature française, francophone et comparée. C’est le jury du Département qui décide, sur la base du projet de recherche, d’attribuer les dossiers à l’une ou l’autre des deux commissions.
Vue d’ensemble
Cette année, le département Littératures et langage a reçu 89 dossiers de candidature, avec une stabilité en littérature française (66 candidatures) et une belle augmentation des candidatures en littératures étrangères (23 candidatures, soit une hausse de 64%). Comme les années précédentes, la très grande majorité des étudiants sont en CPGE (64%), ou issus de CPGE. Que ce rapport soit l’occasion d’encourager les étudiants en littérature à participer au CNEL, qu’ils soient en CPGE ou à l’université !
17 candidat(e)s ont été retenu(e)s pour passer les épreuves d’admission (9 en langues et littératures étrangères et 8 en littérature française et comparée). 7 ont été proposé(e)s pour l’admission (4 en langues et littératures étrangères et 3 en littérature française et comparée), soit un taux de sélectivité de 7,9%, cohérent avec les années précédentes (10% en 2023, 12% en 2022, 6,3% en 2021, 5,8% en 2020, 6,1% en 2019).
Nos objectifs d’équilibre femmes/hommes et de diversité sociale sont atteints, avec, parmi les admis, 71,4% de femmes (76,4% parmi les candidats) et 28,6% de boursiers (20,2% parmi les candidats).
Phase d’admissibilité : l’évaluation des dossiers
Les critères d’évaluation des dossiers sont : les résultats dans la formation suivie en premier cycle ; l’aptitude à la recherche ; la qualité du projet proposé ; l’adéquation entre le projet présenté et la formation dispensée par notre département.
Le jury salue la qualité de la plupart des projets proposés : centrés sur un sujet clairement défini, ciblés sur un corpus d’oeuvres bien défini et maîtrisé, appuyés sur des références bibliographiques. En effet, rappelons-le, un projet de recherche en littérature doit porter sur un corpus (une ou plusieurs oeuvres qui seront analysées), même quand il concerne un sujet théorique général ; et il doit être appuyé sur une bibliographie (ouvrages ou articles critiques relatifs au sujet et aux oeuvres traitées), même si celle-ci ne peut pas être exhaustive à ce stade du travail. Le jury apprécie en particulier la clarté et l’intérêt du propos, l’originalité de l’objet étudié ou de la méthode suivie, la connaissance des oeuvres étudiées et du domaine concerné, la rigueur de la conceptualisation et du raisonnement. Comme les années passées, les projets des admissibles relevaient de domaines variés : littérature comparée (c’est-à-dire : mise en relation entre les littératures de diverses aires linguistiques et culturelles), littérature française, littératures étrangères ; ils portent sur des périodes variées, du Moyen Âge au XXIe siècle. Le choix d’un domaine ou d’un autre n’est pas un critère pour le jury, qui n’exprime pas de préférence a priori entre les domaines de recherche visés. Les étudiant-es normalien-nes pourront ensuite poursuivre ce projet de recherche à l’ENS (dans le parcours « Littératures : théorie, histoire » de la mention Humanités de PSL) ou dans une autre université.
Mais le dossier ne se résume pas au seul projet de recherche. Le niveau des résultats académiques est un élément capital des candidatures, en particulier dans les disciplines pertinentes pour la scolarité à l’ENS et plus particulièrement au département Littératures et langage. Rappelons au passage que les étudiant-es de CPGE doivent insérer dans leur dossier les relevés de notes du concours, qui font partie de ces résultats académiques. Le jury est également attentif à la diversité des parcours, à la singularité des profils et des projets professionnels. La lettre de motivation est le bon lieu pour expliquer ou valoriser les points atypiques du dossier, ou pour clarifier la chronologie des parcours les moins linéaires.
Phase d’admission : l’épreuve écrite
L’épreuve écrite d’admission évalue la capacité des admissibles à proposer rapidement une réflexion littéraire pertinente et précise.
Pour les littératures étrangères, le document proposé à l’étude consiste en un extrait textuel dans la langue de spécialité du/de la candidat-e en lien avec le projet de recherche soumis. Ce document n’appartient pas forcément au corpus du projet : il peut s’y rattacher par le genre, l’esthétique, l’époque, l’auteur, ou présenter les mêmes problèmes conceptuels, se prêter à l’approche méthodologique suivie par le candidat, etc. Le sujet peut également comprendre un passage à traduire.
Pour la commission « Littérature française et comparée », un même texte est donné aux différent(e)s candidat(e)s, accompagné d’une ou plusieurs questions d’analyse du texte et de réflexion personnelle. Cette année, contrairement aux années précédentes, le texte n’était pas un texte littéraire, mais un texte de critique : une à deux pages extraites de Lire dans la gueule du loup d’Hélène Merlin-Kajman (2016), avec une seule question invitant à discuter les thèses avancées : en l’occurrence, la redéfinition de la littérature – et de la critique – comme un partage permettant de « réparer » le réel traumatique. Si les candidat(e)s se sont efforcé(e)s, comme il leur est demandé, de relier leur argumentation à leurs expériences de lecture, nous insistons aussi sur la nécessité, pour cette épreuve, de réellement analyser la pensée de l’autrice et l’articulation entre ses thèses (sans les remplacer subrepticement, par exemple, par un autre « sujet de dissertation » mieux connu). Il faut affronter la difficulté (indéniable) de l’extrait proposé, et l’on aurait apprécié que soient relevées les difficultés ou les limites de cette redéfinition de la littérature et de la critique : en l’occurrence, par exemple, cette conception de la littérature n’exclut-elle pas une bonne part des textes effectivement lus et enseignés sous ce nom de « littérature » ? et cette conception de la critique correspond-elle aux opérations réelles de la critique pratiquée dans les études littéraires ? Ces remarques ne constituent pas un « corrigé » mais servent à indiquer qu’une discussion de fond est attendue. À cet égard, il serait bon que les candidat(e)s associent, à leur connaissance de la littérature, des lectures de critique littéraire.
Phase d’admission : l’entretien
L’entretien oral porte sur trois points : le parcours (c’est-à-dire les études et expériences passées), le projet de recherche (c’est-à-dire le sujet de mémoire qui sera réalisé pendant la scolarité), le projet de scolarité. C’est ce dernier point qui est souvent oublié ou mal compris : le CNEL est un concours de recrutement de l’ENS-PSL, dont la scolarité est plus vaste que le seul master, et pluridisciplinaire.
D’une part, les candidat(e)s doivent expliquer quelles disciplines, quels types de cours, quelles formations de l’ENS-PSL les intéressent. À ce titre, le jury apprécie que les candidat(e)s se soient renseignés sur l’ENS-PSL, sur les formations dispensées par le département Littératures et langage (parcours de master « Littératures : théorie, histoire », cours, séminaires de recherche, etc.) et par les autres départements. Lorsque les candidat(e)s envisagent de suivre le parcours de master « Littératures : théorie, histoire » de PSL, ils devraient pouvoir citer une directrice ou un directeur susceptible d’encadrer leur recherche au sein de notre département.
D’autre part, les candidat(e)s doivent indiquer quel projet professionnel ils/elles envisagent à ce stade de leurs études, et, sans avoir déjà choisi une carrière, dire en quoi les études à l’ENS-PSL et au département prendront sens dans leur parcours global. Le recrutement par le CNEL ne donne pas lieu
à un « engagement décennal » envers l’État, ce qui ouvre des voies de professionnalisation plus diverses que pour les normalien(ne)s recruté(e)s par le concours CPGE.
Une dernière précision : dans cet entretien oral, les candidat(e)s ont le droit d’avoir des notes écrites, un chronomètre, ou encore un stylo. L’essentiel est que le discours, même appuyé sur un support écrit, reste naturel, et qu’il soit l’occasion d’un véritable moment d’échange avec les membres du jury.