Présentation

, par Pierre Musitelli

 
 
 
Professeure de littérature américaine
 
Horaires de permanence
au 1er semestre : lundi 15h30-17h30 et sur RV
au 2e semestre : lundi 16h30-18h30 et sur RV

Contact : helene.aji@ens.psl.eu

 

 
Hélène Aji est ancienne élève de l’ENS (L 90), agrégée d’anglais (1993), docteur de l’université de Picardie (poésie américaine, 1997) et habilitée à diriger les recherches (11e section du CNU, Études anglophones) de l’université Paris 3 Sorbonne nouvelle (2004). Élue professeur à l’ENS en 2021, elle a été maître de conférence à l’université Paris IV Sorbonne (1998-2005), professeur à l’université du Maine (Le Mans, 2005-2010) et à l’université Paris Nanterre (2010-2021). Elle a été professeur invitée à l’Université du Texas, Austin, et à l’Université nationale et kapodistrienne d’Athènes et chercheur invitée à l’Université de Californie, San Diego, et au Getty Research Institute, Los Angeles.
 
Membre de diverses associations professionnelles (AFEA, SAES, Modernist Studies Association), elle est particulièrement active au sein de la Société d’études modernistes (SEM) et de la Modern Language Association (MLA). Elle est présidente de la Commission recherche du Conseil scientifique de l’Institut des Amériques (Campus Condorcet). Elle appartient à l’USR 3608 « République des savoirs » et dirige des thèses dans le cadre de l’école doctorale « Lettres, Arts et Sciences humaines et sociales » (ED 540, PSL). 
 
Travaillant les points de rencontre et les parallèles entre la poésie et les arts, sa recherche vise à problématiser les tensions entre rupture et continuité qui, depuis le début du XXe siècle et l’avènement du modernisme jusqu’à aujourd’hui et la mise en question des rapports à l’héritage moderniste (Pound, Stein, Williams, Moore, Loy), donnent sa spécificité à la poésie américaine contemporaine, notamment les travaux expérimentaux en poésie à contraintes et plus récemment dans le mouvement conceptualiste. Il ne s’agit pas seulement de souligner des failles, des retournements radicaux, des ruptures, ni simplement de contester ces problématiques dichotomiques pour en montrer le caractère schématique. De manière plus radicale, il s’agit d’interroger les grilles de composition et de lecture qui émanent de ces visions du poétique et de définir les rapports au langage qu’elles impliquent : à la fois médium de la communication et médium artistique, le langage en poésie pose des problèmes aux résonances linguistiques et philosophiques.

Apparaissant tantôt comme un outil épistémologique, tantôt comme un obstacle à la connaissance, le langage des poètes est ce qui permet l’invention et la découverte tout en en déterminant les limites. Les dynamiques d’évolution de la poésie américaine se fondent sur des stratégies de superposition palimpsestique, de juxtaposition collagiste, de répétition et variation procédurales, de réappropriation et de recontextualistation du matériau textuel qui font du poème un objet polymorphe à la fois intégrateur et marginal.

Cette réflexion concerne en priorité les poésies dites d’avant-garde où est thématisée la réflexion sur les fonctionnements de la subjectivité, dans l’écriture comme dans la lecture, s’orientant vers des poétiques de la résonance collective (Snyder, Rothenberg, Antin) comme de la réflexivité théorique (Oppen, Duncan, Mac Low, Bernstein, Palmer, Perelman, Hejinian, Howe, Watten), se situant bien souvent à la convergence entre ces deux tendances (Goldsmith, Fitterman, Place).